Les infos du cinéma
Le cinéma vient de s’équiper avec un nouveau processeur son, ainsi vous allez bénéficier du son dit « 7.1 », le top aujourd’hui. L’appareil « Cinémeccanica » qui permettait la projection des films 35 mn vient de prendre sa retraite. Il vous attend dans le hall du cinéma.
Flash sur la programmation à venir
– L’amour sur place ou à emporter
– D’une vie à l’autre
– Maléfique
– Godzilla
– La liste de mes envies
– The Homesman
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LE PROMENEUR D’OISEAU
Un film de Philippe Muyl
Une coproduction sino-française
Le Promeneur d’oiseau est une coproduction sino-française, majoritaire chinoise. Il s’agit de la deuxième coproduction officielle depuis que le traité a été mis en place entre la France et la Chine en 2010 après Lao Wai, de Fabien Gaillard. Le Totem du loup, de Jean-Jacques Annaud, en a également bénéficié en 2013.
Un Français en Chine
Le projet du Promeneur d’oiseau, tourné en Chine et joué par des acteurs exclusivement chinois a été motivé par le succès en Chine du Papillon, le précédent long-métrage de Philippe Muyl. Le film, qui n’est pourtant jamais sorti en salles sur le territoire chinois, a été vu par près de 15 millions de personnes. Plus encore que le film, la chanson du générique de fin du Papillon est extrêmement connue en Chine. Quand Nicolas Errera, le compositeur, l’a fait écouter à Jackie Chan (il composait alors la musique de Shaolin), celui-ci s’est mis à la fredonner. Il la connaissait par coeur.
La montagne, ça vous gagne !
Le Promeneur d’oiseau fut filmé dans les bourgades montagneuses du Guangxi, à l’extrême sud de la Chine, durant 45 jours. Le tournage se déroula notamment à Yangshuo, le village dans lequel tente de retourner le grand-père et sa petite-fille, mais également à Guilin, près de Sanjiang et dans des villages de la minorité Dong. Une partie du film se déroulant à Pékin, les scènes correspondantes furent aussi tournées sur place.
Une tripotée familiale
Philippe Muyl a eu beaucoup de mal à dénicher l’enfant qui interprète la petite Ren Xing dans le film. C’est à l’issue d’un casting de 200 candidates que l’actrice Yang Xing Xi a été retenue. Non seulement le réalisateur fut étonné de la vivacité, de l’intelligence et de la ténacité de l’enfant, mais elle s’entendait de plus à merveille avec celui qui allait être son grand-père, Li Bao Tian.
La censure du bus
Le réalisateur français a assumé le fait que son film n’ait pas de parti pris contre la politique chinoise contemporaine. Il souhaitait simplement montrer à quel point la Chine est un pays magnifique. Malgré tout, une scène fut légèrement raccourcie pour ne pas froisser le gouvernement. Il s’agit d’une séquence où un bus tombe en panne, à l’origine plus longue, pour montrer l’attente des voyageurs mais en partie coupée pour retranscrire l’efficacité du système de transport du pays.
En amont du tournage
Pour se préparer au mieux pour le tournage du Promeneur d’oiseau, Philippe Muyl voyagea pendant 18 mois à travers la Chine et réalisa un court-métrage en mandarin « La pomme rouge », afin d’être certain de pouvoir assurer un long tournage avec une équipe technique et artistique presque uniquement chinoise.
Du papillon à l’oiseau
C’est en découvrant l’immense succès du Papillon en Chine que Philippe Muyl rencontra le producteur Steve René qui lui proposa de réaliser un film chinois, peut-être un remake du Papillon. Le manque de symbolisme de l’animal en Chine les poussa à opter pour un scénario original. La première version ne contenait qu’un « vieux bonhomme qui revient dans son village pour ramener un oiseau que lui avait offert sa femme », selon les dires de Muyl. Le script mit par la suite beaucoup de temps à s’écrire du fait de la complexité des relations humaines en Chine, où le réalisateur était aidé par une scénariste chinoise et son assistante de réalisation, également son interprète.
Un premier rôle chinois à la française
Les quatre acteurs principaux du film ont su, aux dires du réalisateur, s’adapter à ses besoins (le fait qu’il ne parlait pas la langue) et à l’approche française de l’actorat, bien plus sobre que le jeu chinois qui a tendance à « exagérer le pathos » selon Philippe Muyl. Li Bao Tian, le grand-père, était déjà très populaire en Chine, notamment pour ses passages à la télévision. Il a par ailleurs tourné avec Zhang Yimou dans les années 1990.
Tournage sur le vif…
Le Promeneur d’oiseau est en partie filmé sur le motif, sur les lieux véritables de l’action. Comme il n’y a pas de droit à l’image en Chine, plusieurs scènes furent tournées presque en caméra cachée, au milieu de la foule et sans mise en scène réelle pour ce qui était de la composition du cadre. De plus, Philippe Muyl engagea au fur et à mesure des besoins du tournage une dizaine d’acteurs non professionnels : « J’ai pris des risques parce que je n’ai pas l’habitude de travailler avec des non professionnels. Mais ils n’étaient pas du tout complexés : bien au contraire, ils ont été d’une grande justesse. »
…Mais avec beaucoup de rushs
Tourné en son direct, les dialogues en mandarin du Promeneur d’oiseau obligèrent Philippe Muyl à tourner un maximum de prises pour chaque scène pour être sûr d’en avoir des bonnes pour le montage. Il ne cessait de demander à ses acteurs s’ils avaient respecté tel ou tel sentiment et ceux-ci proposaient même spontanément de refaire les scènes en cas de doute.
Hors des frontières musicales
Le réalisateur fit appel au compositeur Armand Amar, qui pourtant ne connaissait pas la culture chinoise, pour créer la bande originale du Promeneur d’oiseau. Voulant s’éloigner d’une musique « à la chinoise », Philippe Muyl lui demanda de ne pas utiliser l’erhu, l’instrument à cordes traditionnel que l’on retrouve constamment dans les films à consonance asiatique. « De toute façon, je ne voulais pas d’une musique trop présente, mais d’une partition élégante », précise le cinéaste. Le résultat est censé appuyer l’ambiance poétique du film et non illustrer les sentiments qui en ressortent.
Un retraite anticipée, car il est en parfait état de marche !!!